À quoi bon? Le colibri fait sa crise!
Discussion de fin de soirée avec une amie
Moi
«Je voudrais bousculer les consciences, petit à petit , en toute bienveillance, pour aider chacun à retrouver foi en lui, en sa beauté; aider l’autre à être authentiquement lui, sans masques. Authentique et heureux. »
Sourire de mon amie
« À quoi bon? …
Les gens ne sont pas prêts à changer; ils braquent le projecteur sur l’autre qui lui, doit changer; ils jettent la faute et la culpabilité sur autrui, la société mais ne veulent pas changer, pas se regarder eux-mêmes.
Regarder en soi, cela pourrait générer une peur, peur d’ouvrir une boite de Pandore trop effrayante. Générer une crise… »
Une crise… sa racine grecque est krisis, mot du domaine médical qui indique une étape charnière, un moment paroxystique dans la maladie, qui peut à ce point critique, évoluer vers la guérison ou la mort…
Vue sous cet angle, considérant la mort potentielle, la crise fait peur… On la craint, on l'évite, on essaie de l'anticiper parfois de l'étouffer.
Certains sont passés maîtres dans l'art d'esquiver la crise, pensant être alors des agents de paix. Chaque mot prononcé par eux est comme lissé, poli certes mais pas toujours incarné. Il s'agit de ne pas froisser, pas déplaire, pas bousculer, pour ne pas générer... de crise.
On connaît des familles dites a-conflictuelles, où règnent parfois une sorte de huis clos étouffant et assourdissant, comme si toute tentative de dire, de s'opposer même pour une argumentation saine , était coupée à la racine, comme une mauvaise herbe... pour " maintenir un équilibre". La crise fait peur donc.
Et pourtant …
Dans d’autres cultures, le mot crise implique à la fois le danger mais aussi le changement et l’opportunité, le moment décisif de transformation.
Dans cette perspective, on pourrait donc « accueillir la crise » pour entrevoir d’autres opportunités, d’autres possibles?
La vie, qu’on le veuille ou non, est une succession de crises obligatoires.
La naissance est la première, comme passage du monde intra-utérin douillet et confortable à notre monde bruyant, éblouissant de lumière, étourdissant de stimulations sensorielles…
Plus tard, la fameuse « crise des deux-trois ans » faite de l’apprentissage du non certes mais de l’affirmation du soi!
Enfin la « crise d’adolescence » phase de rébellion, de tentative de destruction de liens parfois mais de construction du futur adulte…
Que dire enfin de la « fameuse » crise de la quarantaine qui ferait basculer l’individu du monde des désirs, de la quête vers l’extérieur, à un retour à soi et une réalisation plus spirituelle…
La crise est donc un mouvement permanent, entre perte, extinction voire mort d’une part de nous -mêmes, rendue obsolète, pour voir émerger un nouveau Moi, une nouvelle opportunité, une nouvelle version…
Donc oui, ai-je répondu à mon amie, je veux faire ma part, créer des « mini crises de soi » (et pas de foie) chez l’autre, qui pourrait permettre de bousculer en toute bienveillance l’oeuf et voir se fendiller la coquille...
« Il y a une faille dans toute chose et c’est par là que passe la lumière » écrivait Léonard Cohen.
Ambition utopiste ou optimiste me répondront certains...
Même si ce n’est qu’une petite goutte d’eau d’optimisme dans un océan de résistance et de pessimisme, je veux faire ma part…
Faire sa part… connaissez-vous l’allégorie du petit colibri ( légende amérindienne popularisée par P.Rabhi) ?
« Un jour, dit la légende , il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »
Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part.»
Alors oui, je serai donc un petit colibri… essayant goutte après goutte, de faire ma part, aussi petite soit-elle.
Et vous : Vous joindrez-vous à moi pour apporter votre petite goutte d’eau ?
Accepteriez-vous d’être des agents de changement, dans votre entourage, famille, auprès de vos enfants, collègues... de fendiller la coquille, la vôtre et celle des autres... pour aider chacun à se reconnecter à son rêve et à qui il est vraiment, même au prix d'une crise?
Copyright © 2018 Céline Lamy. Tous droits réservés.
« je voudrais basculer les consciences », c’est une bel objectif de vie que vous avez là et nous devrions tous avoir un peu le même, sans prétention, juste essayer.
Est-ce que les gens sont prêts à changer ? C’est une question complexe…
Je ne sais pas si le fait de changer n’est pas un objectif en soi, il se peut que ce soit la peur de l’inconnu qui incite à rester identique. C’est comme pour un enfant qui serait malheureux auprès de ses parents mais qui réaliserait que sans eux ce serait peut- être pire.
C’est surtout la remise en question de chacun qui est difficile, le poids d’une éventuelle responsabilité, car, se décharger sur l’autre, c’est aussi ne pas se considérer comme son propre bourreau , la place de la victime est quelque fois plus facile à porter, inconsciemment bien sûr, personne ne choisit d’être victime consciemment.
Je crois que l’une des plus grande peur lorsqu’on regarde en soi, c’est de sentir responsable et ne pas pouvoir l’assumer, c’est tellement plus facile d’accepter l’idée qui si nous ne sommes pas heureux, cela ne vient pas de soi mais des circonstances, des autres, toujours inconsciemment bien sûr.
Il en faut des capacités d’analyse, de recul, d’abnégation, de prise de conscience , pour accepter l’idée que nous sommes responsables mais pas toujours coupables, et qu’être responsable est loin d’être un défaut.
On jugera toujours une personne qui agit, à charge ou à décharge, et donc agir, c’est être responsable, c’est prendre des risques, justement le risque d’être jugé.
Mais être acteur c’est aussi s’investir, et s’investir, c’est encore s’impliquer, et s’impliquer c’est prendre conscience, toujours prendre conscience, même si le poids de la conscience peut-être difficile à porter.
C’est vrai, l’être humain a peur de la crise, du déséquilibre, mais quand est-ce qu’il comprendra que tout cela est nécessaire, justement, pour se sentir équilibré : l’équilibre ne vient pas de la stabilité pure, il vient de notre capacité à stabiliser ce déséquilibre, uniquement de ça, notre capacité d’adaptation.
Et vous avez raison « La vie, qu’on le veuille ou non, est une succession de crises obligatoires. », l’accepter c’est aussi apprendre à vivre bien, à vivre mieux.
Nous sommes en perpétuel changement, en perpétuelle adaptation, notre cerveau ne cesse de trouver des moyens pour rééquilibrer chaque situation et le bonheur consiste peut-être à l’accepter, accepter l’idée que tout est instable mais qu’on peut y trouver une part de stabilité.
Ps : qu’est-ce j’aime cette histoire de Pierre Rabbi « je fais ma part », merci pour vos jolis mots et ces réflexions que vous nous permettez d’avoir, merci de nous faire » basculer nos consciences «
Merci pour ce commentaire, merci beaucoup! Oui j’aime aussi cette légende qui est à la base amérindienne ( de chez nous) mais que Pierre a su si merveilleusement utiliser pour la métaphore de » faire sa part ». J’apprécie vraiment votre analyse! Merci à vous et à bientôt
Amicalement, Céline
Hi, very nice website, cheers!
——————————————————
Need cheap and reliable hosting? Our shared plans start at $10 for an year and VPS plans for $6/Mo.
——————————————————
Check here: https://www.reliable-webhosting.com/
Je lis encore avec le même intérêt un autre de vos articles cet après-midi et je vous en remercie de nouveau. Les crises font peut-être peur car dans l’imaginaire collectif elles sont souvent négociées avec souffrance et douleur. Je ne sais pas si une crise est véritablement à accueillir à bras ouvert mais par contre un changement oui, tout comme un effort.
Depuis que j’ai commencé à travailler mes propres failles et parfois dû en souffrir, j’ai aussi réalisé combien j’avais tellement de chance par rapport à mes propres parents souffrants, aujourd’hui nous avons pléthore de ressources, d’applications, de types de thérapies qui se démocratisent depuis le début du siècle et permettent de changer et aussi de changer sans forcément trop souffrir. La souffrance est inévitable ici bas alors autant s’en prémunir quand elle n’est pas nécessaire. C’est ce que je pense profondément. Je ne suis pas adepte des crises, mais tellement pour les montées de tensions et autres relâchements qui permettent d’apporter le changement en préservant son intégrité (morale, physique, psychologique).