Le piège du « sois la meilleure version de toi-même »

Il hurle à la foule en liesse sa phrase crédo : “Be the best version of yourself, Sois la meilleure version de toi-même”

Voilà un moment déjà que je lis cela partout, comme un mantra motivateur, poussant chacun à se dépasser, se surpasser, donner le meilleur de soi .« Ne faites pas que survivre, prospérez: comment devenir la meilleure version de soi-même » ai-je lu ce matin en tapant sur Google cette phrase.

Voyez comment le message se fait plus menaçant : si tu restes dans ta médiocrité, tu ne pourras qu’être un survivant, pas un simple vivant…

 

Devenir la meilleure version de soi-même pour enfin vivre, « devenir »

mais devenir quoi d’ailleurs? Être quoi? Atteindre quoi? Le bonheur? L’accomplissement? Le succès? Son plein potentiel?

 

J’imagine une scène, lors de l’ascension d’une montagne que je nomme « la montagne sans sommet ». Le guide hurle derrière les grimpeurs qu’il faut continuer et surtout ne rien lâcher… on s’arrête un peu, on souffle et on repart, pour la prochaine étape, qu’on ne distingue pas et puis d’abord, on ne voit jamais ce sommet tant promis ( car il n’existe pas).

 

Alors dans ce cas, quand est-ce qu’on s’arrête? Est-ce que l’un de nous, grimpeurs suiveurs, s’autoriserait à se retourner vers le guide de montagne en lui demandant « Ok mais cela va s’arrêter quand cette ascension, et surtout pour atteindre quoi? »

 

Quand devient-on satisfait de cette ascension, dans les versions de nous-même qu’on nous promet tant, à chaque nouvelle étape franchie?

Dans cette ascension vertigineuse, à chaque relais, on se dit tous la même chose : « Pourquoi me suis-je embarqué dans cette galère? »

 

Revenons-en à la terre ferme :

Quand est-on capable de se dire que la version actuelle de nous-même est suffisante et déjà belle? D’où nous vient cette idée que nous sommes justement incomplet, insuffisant, une version à modifier, encore malformée? Une version toujours plus améliorable? Certains pourraient me dire : mais on a tous à s’améliorer, au risque de la médiocrité! Maslow lui-même a dit que l’état de réalisation personnelle est le plus haut état d’être.

 

Vu sous cet angle, certains ont le vertige et la nausée et se demandent : “et si je loupais mon ascension? Et si je ne devenais pas ma meilleure version? Si je passais à côté de mon apothéose personnelle, de ma pleine réalisation?”.

Je le vois de plus en plus tôt, chez les enfants, adolescents et jeunes adultes que je reçois. Cette fatigue de la performance, cette lutte permanente pour être “ assez”. Ils croulent littéralement sous le poids de cette sensation de ne jamais satisfaire suffisamment aux attentes (des parents, de la société) et ils s’effondrent. Alors lorsque je lis dans un commentaire récent les mots de “ médiocrité”, de l’importance “se comparer pour accéder à l’excellence”, de “tares”... Je tombe des nues. En sommes-nous donc encore là?

 

Nous rentrons dans une angoisse existentielle de devoir nous réaliser et développer cette version de nous-même optimale. Nous courrons, nous nous précipitons, anticipons, nous nous essoufflons dans cette ascension infernale. Nous allons de séminaires de “développement personnel” en retraite de “réalisation de son plein potentiel”. On court après nous-même, avide, assoiffé, hagard, en nous disant à chaque fois “cette fois, c’est la bonne, je vais enfin être moi, mon plein -moi, le meilleur de moi”.

 

Mais dans cette folie, nous oublions la base, je crois :

Nous naissons imparfaitement unique et vulnérable, suffisant et complet.

 

Ce que nous faisons ensuite n’est pas un perfectionnement de notre essence mais un apprentissage : de connaissances, de façon d’être mais je crois qu’intrinsèquement, nous ne rajoutons pas à notre valeur essentielle. Nous apprenons, nous nous cultivons, nous améliorons nos compétences. Nous progressons oui, sur notre chemin de vie. Bien sûr il faut la persévérance , bien sûr il faut se donner des défis, mais pas à tout prix ni en permanence. La vie devient sinon une lutte incessante contre soi, dans l’attente d’une nouvelle version qui nous paraitrait acceptable.

 

Dans mon dernier article, je parlais de devenir ami avec soi-même… mais comment le devenir si on n’accepte pas ce que l’on est, comme on est... Si nous ne cessons de nous répéter « lorsque je serai… alors je pourrai… »,

« lorsque je deviendrai ( meilleur), alors je serai… ». Si on commençait à se regarder et de constater ( non pas l’ampleur des dégâts) mais notre parfaite imperfection qui fait notre singularité? D’accepter ce qui est. Déjà.

 

L’acceptation est le nouveau mode de pensée de toutes les thérapies de troisième vague cognitivo-comportementaliste ; elle n’indique aucunement d’accepter l’inacceptable, pour soi comme pour l’autre et le terme est souvent mal compris ( et je rajoute ces quelques lignes suite à un propos extrêmement virulent et plein d’amalgames; propos qui me rappelle l’importance d’expliquer les concepts psychothérapeutiques que je saupoudre parfois ici et qui peuvent être mal compris ou détournés). L’acceptation est, pour beaucoup d’entre nous le premier pas vers la guérison, tout du moins le mieux-être. Apprendre à regarder les choses telles qu’elles sont, sans jugement. C’est selon la théorie, accueillir plutôt que lutter en permanence, être en contact avec le moment présent en tant qu’humain, à partir de ce que la situation offre, en changeant ou conservant nos comportements, au plus près de ce qui est important pour nous. Puis de se rappeler Marc Aurèle et son “ changer les choses que je peux changer, sérénité d’accepter ce que je ne peux changer, sagesse de distinguer entre les deux.”

 

Mais au-delà du concept, il s’agissait ici juste de questionner cette course effrénée vers le “ toujours mieux” de nous. Est-on dans l’acceptation dans ce cas?

 

Et si le premier pas n’était pas de vouloir devenir une meilleure version de soi-même (bien illusoire selon moi et épuisant) mais d’abord d’être soi-même? D’être. Tout court. Et si plutôt que vouloir devenir, on essayait de temps en temps d’être. J’ai le goût d’écrire “tout simplement d’être” mais je sais que la société, depuis notre enfance, ne nous autorise rapidement plus d’être pour nous plonger dans l’injonction “ deviens”.

 

Et je crois que tant d’entre nous se sont épuisés dans cette course, dans cette quête, du toujours plus parfait ou du “ mieux” en nous... et ont fini par se perdre. Je pense que beaucoup d’effondrement proviennent du constat d’un échec dans cette ascension inutile, d’une anxiété de performance... Le sentiment de ne pas être à la hauteur, de ne pas réussir à s’améliorer alors que vivre, ce n’est pas cela... Ce n’est pas toujours et forcément “atteindre son meilleur soi” ...

 

Alors souvent, ne se jugeant pas “prêt” à être au monde, certains se coupent du monde, s’empêchent de vivre, en attendant un lendemain plus favorable, où ils seront une meilleure version d’eux-mêmes... comme une préparation à être au monde qui ne viendrait jamais, car il y aurait toujours quelque chose de nous à peaufiner...

 

Alors, si de l’injonction « sois la meilleure version de toi-même », on glissait vers « sois toi-même » pour, au final, réussir à dire « sois » tout simplement.

Il ne s’agit pas ici de médiocrité, de passivité, ou de renoncement ni de subir mais au contraire de choix.

Choisir de vivre pleinement, consciemment. De vivre et de ressentir.

Vivre et ressentir, c’est aussi faire le choix et prendre le risque parfois d’avoir mal, de se heurter à certaines réalités et à l’autre.

 

Mais ne vaut-il mieux pas cela que de se couper du monde et de l’autre en attendant d’être prêt, version de nous-même illusoire qui ne sera jamais prête, justement car elle est artificielle et factice, et surtout dessinée par une société normalisante et compétitive?

 

Alors comme le dit le philosophe Fabrice Midal : Foutez-vous la paix!

 

Et vous:

Êtes-vous accro à ce mantra?

Êtes-vous prêt à vous “ suffire” de la version initiale, originale de vous-mêmes?

Pensez-vous que laisser cette phrase “ innocente” de côté pourrait profiter à nos enfants, en diminuant leur souci de toujours plus performer?


Copyright 2018 Céline Lamy. Tous droits réservés


 

6 thoughts on “Le piège du « sois la meilleure version de toi-même »

  1. Whaouw, merci Céline pour cet article !
    Je me rends compte ce jour que j’ai basé mes décisions de ces derniers mois uniquement sur cette idée de devenir « le meilleur moi-même »…
    j’ai changé de vie, quitté conjointe et travail, déménagé seul, passé de la ville à la campagne, tout ça pour me retrouver avec les mêmes difficultés mentales de « ne pas faire assez pour y arriver », ou encore « essaye plus fort » et « il faut que… »
    Je réalise aujourd’hui qu’il faudrait sans doute que je commence par m’accepter tel que je suis, faiblesses y compris.
    Quel choc !
    Et quelle tristesse de réaliser toute l’énergie perdue à suivre coûte que coûte ces injonctions faites à moi-même !

    Bref, je suis tout de même heureux et soulagé de voir que ce point de vue est partagé par quelques-un(e)s.
    C’est parti pour travailler sur l’acceptation de moi maintenant, en essayant d’oublier ces injonctions 🙂

    Encore merci !

    1. Heureuse que l’article vous ait rejoint… en effet il suscite souvent beaucoup de réactions de gens qui me disent: et les sportifs n’ont ils pas du être une meilleur version d’eux même est… Il ne s’agit clairement pas de cela… on me parle aussi des grands sages, qui auraient atteint la sagesse en se dépassant… toute lecture des philosophes, à toutes les époques, même contemporaine , des sagesses bouddhistes aussi, mais pas uniquement, parlent du contraire… il n’y a rien à vouloir accéder… c’est une mauvaise interprétation et très moderne de développement personnel. Tout est déjà là… C’est oui, très difficile à saisir dans notre société individualiste, de compétition… on pense qu’Il faut toujours se dépasser pour atteindre le bonheur… cette fuite en avant empêche d’être dans l’instant présent, le seul qui existe… d’ailleurs , les sportifs de haut niveau, les champions dont on me parle, utilisent désormais de plus en plus la méditation , pour s’ancrer dans le moment présent, avant les compétitions… lever des poids et s’entrainer, certes mais ce qui fait la différence est le mental… et la lutte contre soi-même dans un refus de ce qui est et de ce que l’On est , au moment présent, n’aidera pas.
      Bref toute cette digression pour vous dire que je suis heureuse que cet article vous ait rejoint et que vous layez saisi dans le bon sens du terme! j’ai eu, tellement d, attaques virulentes à son sujet. Preuve que, la compétition et la lutte du soi contre une soi est encore le leitmotiv sociétaire majeur
      Bien à vous
      Céline

  2. Bonjour j’ai lu votre article et votre point de vue est intéressant mais je ne suis néanmoins pas d’accord, je pense qu’il est avant tout question d’objectif personnel et s’il y’a bien plusieurs versions de nous alors depuis longtemps je suis dans cette course effrénée pour réaliser mon plein potentiel car dans cette société de mensonge je ne peu me satisfaire du minimum, comme beaucoupje désire plus de confort, un meilleur revenu, des conditionsde vie modeste et acceptable car si votre positionde de blogueur et votre vie vous conviennent sachez que beaucoup n’ont pas cette chance d’avoir une stabilité, beaucoup travail dure pour finalement etre encore endetté.
    Par ailleurs si d’autre savent en être contents et bien parfait je pense que chacun a libre choix sur la version d’elle même qu’elle est prête à devenir, la version initiale qui celons la personne peu déjà etre d’une grande beauté ou une version optimisée, pleine de connaissances qui forme l’outil le plus puissant pour construire son propre monde.
    Souhaiteriez-vous qu’un voleur ou un criminel reste lui? Qu’un raciste en fasse de-meme? Il y’a sans cesse des choses à améliorer dans notre monde, notre système et si décidément chaqu’un préfère juste resté soit nous n’irons pas plus loin dans l’évolution de l’homme est son potentiel incroyable.
    À votre avis comment un champion du monde en sport ou quoi que ce soit parvient t’il pour etre champion? Ou comment un grand sage acquiert t’il autant de philosophie et de bonne parole? La réponse est en se dépassant, en repoussant toujours plus loin les limites de son esprit et de son corp.
    Ce pouvoir de changement nous l’avons tous mais et biensur nous avons le choix de l’utiliser ou non, maintenant ou plus tard, tous ca n’est qu’une question d’objectif et les récompenses liées au travail sur soit sont tjrs proportionnelles à l’effort fourni ce sont les lois de l’attraction.
    Il existe une multitude de « mind set » dans les quelles nous avons l’opportunité de se placer et à chacun la liberté de le configuré.

    Bien a vous et cordialement, de la part d’un internaute sans cesse en ascension et qui ne doute pas atteindre un jour des sommets plus haut encore que ceux qu’on ne vois toujours pas.

    1. Bonjour
      j’ai eu à l’époque de la sortie de cet article qui date un peu, beaucoup de questions similaires aux votres cher Dyonisos.
      J’entends tout à fait vos arguments et je les comprends mais je crois que nous ne parlons pas de la même chose et que, peut-être le sens de mon message vous a échappé; je ne suis pas si claire que cela il faut croire.
      Je ne rentrerai pas dans une réponse complexe mais concernant les sportifs, oui cela prend de l’entrainemen est certes mais la différence est surtout au niveau du mental et , pour avoir , pendant mes études, observé le travail de physio-kiné en hôpital , il ne s’agissait pas de se dépasser mais justement de lacher prise à ce niveau, t la pratique de ma méditation pour cela aidait grandement. S’ancrer dans le moment présent et ce qui est. plutôt que dans ce qui serait ( et que la personne n’a jamais la certitude d’atteindre) donc lacher prise, ce qui ne signifie pas se résigner ou abandonner mais rester connecter à ce qui est. Et c’est déjà très difficile.
      Pour ce qui est des grands sages justement, là , à moi de dire que je ne suis pas d’accord avec vous. Si vous lisez ou reprenez les grands philosophes, de toutes périodes, la question du dépassement de soi pour atteindre la sagesse n’est pas une réalité … encore moins dans les sagesses bouddhistes qui nous invitent à accepter ce qui est, et ne pas se projeter dans une réalité qui peut-être ne sera pas. Ce sont les enseignements du bouddha notamment mais de tous les autres grands sages…
      Merci en tous les cas de votre analyse intéressante.
      Bien à vous et bonne continuation dans la quête du soi.

      1. Bonjour et merci d’avoir répondu je rejoins en grande partie votre point de vue et j’ai effectivement conscience que ces grands sportifs ou sages dont-on parle font un travaillent d’acceptation de soit phénoménal, néanmoins je tiens juste a soulever le fait que si nous satisfaire d’etre déjà la version de soit idéale est un grand premier pas vers le lâcher prise que faisons nous alors de toutes ces distance qui nous séparent de nos objectifs, nos envies et nos rêves? Qu’advient t’il de notres pouvoirs si vaste et encore mystérieux aujourd’hui? Que nous reste t’il a étudié et a apprendre si nous admettons etre deja a présent l’être parfait qui nous convient? Revenons au grand sage ou plutôt quelques-uns de ces moines chaoling capable d’encaisser un stress mantal et physique bien plus puissant que toutes attaques dans nos environnements occidentaux. Ils ont pratiqués chaques jours et poussés des limites qu’il leurs étaient jusque-là autant dissimulé que le sommet de cette montagne dont on ne vois tjrs pas la cime. Ce sportif qui cours un cent mètres en autant de seconde et qui l’année d’après à améliorer son top ne s’est pas satisfait du lui qu’il etais mais a tenu plus que tous a s’améliorer il n’est et sera plus qui il etais avant une fois doté de ces nouvelles capacités.
        Je ne parle pas de se projeter dans un futur telement loin qu’on en vois pas le bout ou ne pas se plaire au present car pour ca c’est d’amour propre dont il s’agit mais bien de prendre conscience qu’un tres grand pouvoir createur est en chaqu’un de nous, chaque personne le possède mais a également sont propre rythme, sa propre vibration nous changeons de toutes manières au gré de nos expériences affreuses ou au aussi belle soit-elles preuve que cette ascension a bien lieux qu’on le veuille ou non, cette alpiniste qui nous pousse est la voix de nos émotions et nos désirs il veux simplement que nous continuons à franchir des étapes. La question est plutôt avont nous assez confiance en lui? En cette voix qui nous pousse a faire tjrs mieux pour ne pas stagner au milieu de cette montagne car qui la redescendrai plutôt que de continuer sans savoir si nous sommes ni au milieux ou à trois quarts? A mes objectifs d’ascension j’accorde une confiance toutes particulières et une fois aveugle envers ce processus qui m’emmène vers mes rêves les plus grand mais j’ai conscience également que rien ne se fera sans sacrifice, celui de mon temp, de mes loisirs et de mon confort, zone dans la quelle mon etre est sensiblement deja beau tel qu’il l’est je suis d’accord mais c’est cette même zone d’ou le sportif ou la sage est sorti pour pouvoir en faire l’enseignement au quels on peu faire référence aujourd’hui, et c’est cette meme zone de confort de la quelle beaucoup siege tourmenté par leurs problèmes actuels. Beaucoup des ces grands maîtres font également référence à cette zone de la quelle ils expliquent être bon de s’extirper pour pouvoir être enclin a mieux recevoir le résultat de nos désirs qui font la voix de cette alpiniste en tete de queue dans cette ascension, cette zone représente tous simplement la montagne. Pour ma part je ne peu me résoudre a n’être que le moi actuel alors qu’il y’a tant a être et encore tant de cime a atteindre même bien plus haute encore que celle que mon désir vise, je ne peu me résoudre a etre cette personne qui a fais souffrir ou qui le fera encore, cette personne qui fais parler son égo alors qu’il bien mieux de parler avec le coeur, il n’est pas question d’acharnement mais de prendre conscience que ce merveilleux pouvoir qui peu changer nos vies est en chaqu’un de nous et que les vibrations de nos esprits en attirent d’autres du même ordre, le but n’est pas de se faire du mal en changeant mais de se faire du bien et d’avoir un meilleur libre contrôle sur la configuration de nos « mindset ». Ce contrôle soigne meme les maux pour les quel certains domaines médicaux n’ont pas de réponse, nous fais lâcher prises, nous donne confiance au processus qui peu alors librement s’établir. De Buddha à Usain Bolt le prix de sacrifice a toujours été récompensé à hauteur de l’effort fourni pour être un grand de ce monde et laisser la trace qu’ils auront laissées gravées dans des rhunes historiques ou des annals sportives, ne serait-ce qu’un « esprit saint dans un corp saint » est deja une montagne a gravir pour certains et pourtant telement indispensable à etre en phase avec son propre être pour justement mieux lâcher prise, j’ai l’intime certitude que nous sommes des machines ultra sophistiqué et que l’on ne sait tjrs pas décryptée et que si nous ne faisons qu’être satisfait de nous même et lâcher prise dans le maintenant et pour si peu nous en sauront pas plus sur notre propre nature le jours ou ces connaissances nous seront justement grandement utile.
        Bien a vous et un grand merci pour ces échanges de points de vue enrichissant.
        Cordialement, cette internaute qui grimpe les monts sans tenir compte du regard qu’il porte sur la destination mais plutôt sur le trajet.

  3. Bonjour Céline,

    J’ai vraiment trouvé de l’intérêt et de l’exaltation en lisant votre article. Je me suis également dit ceci dans mon for intérieur: mais est-ce qu’au fond ce ne sont pas aussi les émotions qui nous guident? Si nous essayons de suivre ce chemin de meilleure version vers nous-même et que nous n’en souffrons pas, j’entends bien que nous ne refoulons pas, uniquement que voilà nous faisons des efforts comme un sport doux, régulier, et montons ainsi des palliers, n’est-ce pas là une bonne chose et naturelle?

    Je vois une limite à mon raisonnement que je cherche à clarifier, je parle bien ci-dessus d’une souffrance qui serait causée par le simple fait de travailler à devenir une meilleure version de soi d’une mauvaise façon (un peu comme les gens qui courrent avec une attaque talon je crois et en somme à la fin de l’histoire c’est qu’ils s’abiment les articulations. Ils souhaitent gagner en endurance mais en le faisant mal se blessent). J’ai l’impression que c’est un peu ce que vous décrivez, des personnes qui utilisent mal un outil (des outils de développement).

    Je différencie aussi (la limite de mon raisonnement) de personnes qui pourraient aujourd’hui avoir des dysfonctionnements déjà d’une part et de plus aussi naturellement chercher à évoluer vers une meilleure version d’eux, qui souffriraient donc déjà de leurs dysfonctionnements au quotidien et auraient encore plus intérêt à chercher à devenir une meilleure version d’eux-mêmes de façon douce et progressive (dans l’effort).

    Voilà, Céline, je suis inspirée par votre article et aussi j’avais envie de partager un peu mon expérience et mes conclusions sur ce qui je pense relève beaucoup de savoir doser l’effort, savoir choisir des outils adaptés (pour soi aussi, effectivement qui ne sont pas toujours communs et aussi en fonction de si on a ou pas en soi des dysfonctionnements réels, à savoir des fonctionnements cognitifs qui créent naturellement des échecs et de la souffrance pour x ou y raisons, que ce soit des conditionnements du groupe et/ou de l’enfance, un dysfonctionnement causé par un problème médical physique qui rejaillit sur le mental, une origine génétique etc.)

    Je vais en tout cas bien dans votre sens que faire des efforts ce n’est pas souffrir, que posséder un outil, ce n’est pas savoir s’en servir pour autant, qu’être une meilleure version de soi si c’est pour ne pas apprécier la vie, c’est se causer de la souffrance. Être obnubilé par la fin mais n’avoir pas assez profité du voyage. Je vous rajoute juste à titre personnel, que je suis seulement à 30 ans en train de faire la part des choses, justement, j’essayais beaucoup de réparer des choses et puis aujourd’hui je me dis que je suis déjà bien heureuse et que je veux davantage profiter de la vie même dans mon fonctionnement imparfait mais en effet complet, avec peut-être encore une part ‘en potentiel’ mais cet effectif et ce potentiel ensemble sont un être complet, et si au fond le bonheur c’était aussi un juste équilibre entre le potentiel et l’effectif?

    Bien à tous, prenez soin de vous!

    Hélène

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