J’ai eu honte

Ma fille il y a quelques jours, dans une compétition d’équitation (sa première), a chuté.

Remontée sur le canasson, elle a gardé le sourire pour finir son tour de piste.

Quelques minutes après, je lui signifiais combien je la trouvais courageuse d’être remontée et d’avoir souri jusqu’au bout (alors que moi je me remettais tout juste de mon presque arrêt cardiaque après sa chute!).

Elle me répondit : « Je me suis dit que les gens se moquaient sûrement de moi d’être tombée, alors j’ai gardé le sourire pour ne pas en rajouter. Mais j’ai eu honte »

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Traité de paix avec soi-même

Notre ami Tenzin, d’un âge inconnu mais d’une sagesse infinie, ayant traversé de nombreux pays pour fuir le Tibet, nous racontait que, depuis son exil, il marchait tous les jours, chaque matin, quelle que soit la météo avec son meilleur ami. Je trouvais formidable qu’il ait pu venir avec un ami… Regard mystérieux et sourire. « Non, me répondit-il, je suis venu ici tout seul »

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Petit extrait de mon prochain livre…

« Et ceux qui dansaient furent considérés comme fous par ceux qui ne pouvaient entendre la musique » écrivait Friedrich Nietzsche.

Qui juge? Qui critique et perçoit l’autre régulièrement dans ses faiblesses, ses échecs, ses douleurs et sa différence? L’adulte! Et parce que, en grandissant, nous perdons notre capacité à voir le monde et l’autre dans leur immensité et leur beauté, nous oublions que l’enfant, lui, là où il porte son regard, voit encore tout cela.

« L’enfant est sans préjugés, qualité première d’un grand philosophe. Il perçoit le monde tel qu’il est sans idées a priori qui faussent notre monde d’adulte » prétendait Jostein Gardeer.

Je me suis posé cette question, de nombreuses fois, en discutant avec des amis, de la famille, des collègues : puis-je parler librement de ma maladie sans être jugée? Sans que l’autre en face de moi me voie différente, faible, insuffisante ou incapable?

Dire sa vérité, sa réalité, son expérience et ses douleurs, au risque d’être stigmatisé et montré du doigt. Le jeu en vaut-il la chandelle?

Refuser de se dévoiler, dans un monde toujours plus dominé par l’égo (l’escroc qui nous fait emprunter les masques), pour ne pas risquer d’être découvert. Mais découvert comme quoi finalement? Fou?

Qu’est-ce qu’un fou? De quel point de vue parle-t-on? En reprenant Camus, qui disait que nous sommes tous l’étranger de quelqu’un, je dis que nous sommes aussi tous le fou de quelqu’un. Alors cessons d’avoir peur de ce mot qui ne signifie rien, sinon l’ignorance et la peur de l’autre.

Je me suis demandé, en écrivant mon introduction, ce qui arriverait quand je me serais dévoilée ainsi, vieille angoisse que je croyais disparue. Et puis, j’ai relu ces quelques lignes de Thierry Janssen dans Confidences d’homme en quête de cohérence :

« Je crois que j’ai peur. Ne me suis-je pas trop dévoilé dans ces Confidences? Ne se trouvera-t-il pas quelqu’un pour critiquer ma démarche, juger négativement ce que j’ai raconté, utiliser contre moi ce qui pourrait être considéré comme des failles de ma personnalité? J’inspire profondément, je m’ancre dans mon ventre, je pose mes deux pieds sur le sol et j’expire lentement. Je m’apaise. J’ai fait taire la voix apeurée de mon égo. Tout est bien »

Nous sommes sans contredit tous en quête de cohérence et, pour cela, il ne nous faut plus être définis par cet égo mesquin qui nous oblige à nous cacher. Il faut être et dire ce qu’on est vraiment, ce qu’on vit.

 


Copyright © 2018 Céline Lamy. Tous droits réservés.

Voilà donc un petit extrait de mon livre qui sort très bientôt. Excitation mêlée à de l’inquiétude, vite balayée par l’idée que j’ai écrit avec mon coeur, mon expérience et mon histoire, bref de façon authentique, sans cachette. Mon but: qu’il puisse toucher au moins une personne qui, en fermant le livre se dirait : “Je vais oser dire, me dire et être imparfaitement unique!”
Merci à tous pour votre formidable soutien, vos encouragements, vos messages et partages, c’est absolument incroyable. Et cela me motive pour écrire, encore et toujours!

On tue le temps

Papa marche d’un pas pressé dans la rue; il tient d’une main des sacs de course et son cellulaire, de l’autre, son fils de 4 ans. Tandis que papa focalise sur la prochaine mission de la journée (récupérer l’ainé à l’école à temps pour l’amener au cours de judo), le petit, au bout de son bras, plane, traîne.

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Oui mais…

L’enfant a 6 ans, il rêve d’un cheval; il élabore sur un petit carnet son plan pour construire l’écurie dans la salle de jeux, près de sa chambre, en projetant de faire dans le mur conjoint, une petite fenêtre, afin de pouvoir caresser son cheval le soir avant de se coucher.

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Je te vois

Scène de rue ordinaire:

La mère absorbée par son téléphone portable marche devant son enfant qui observe, tranquille la rue qui vit. Elle passe devant un homme assis par terre avec son chien et ses quelques sacs contenant toute sa vie.

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